LA VÉRITABLE HISTOIRE DE LA PATCHANKA
A une époque où je buvais de la bière au goulot, ou directement à la tireuse en me mettant pile en dessous, j'écoutais beaucoup de musique dite alternative. Pour ne pas rentrer dans le détail, vous voyez ?
Disons que j'écoutais la Souris Déglinguée, les Nonnes Troppo, Jean-Pierre François, les Wampas, et Mano Negra. Alors je vous vois venir, la Mano n'est pas à classer parmi ces autres groupes emblématiques d'une scène française désormais décimée. Vous avez peut-être raison, mais moi je ne fais pas de distingo.
Quand il y a une gratte électrique qui commence à cracher ses sons, de suite je me mets à pogoter. Et peu importe le groupe, peu importe les gens autour, peu importe la météo ou le lieu dans lequel je me trouve. Par exemple, il m'est déjà arrivé de me lever en plein cours de maths parce qu'un pote m'avait tendu ses écouteurs de walkman Sony avec les oreillettes orange. Et là, ni une, ni deux, parce que je ne connaissais pas la Mano alors.
Et parce que j'étais très fougueuse, un peu comme ce Mustang qui gambade dans les plaines du Colorado, j'ai commencé à
mover
mon corps sur l'album Patchanka de la Mano. C'était plus fort que moi, je devais accompagner ce rythme, ces riffs et le faire savoir à ma prof de Maths qui me regardait, stupéfaite, à travers ses lunettes triple-foyer et son envie de faire comme moi. Elle ne me l'a jamais avoué, mais je suis certaine qu'alors, elle aurait rêvé de s'octroyer cette liberté, de foncer dans les tables, faire virevolter les feuilles et classeurs de mes camarades. A la place elle m'envoya dans le bureau du dirlo y récolter mon renvoi de 3 jours ainsi que quelques heures de colle.
Ce fait d'armes me colla à la peau jusque la fin de ma scolarité puisque même si les réseaux sociaux n'existaient pas alors, le mot fut passé, et j'étais cette jeune punkette qui se déchaînait sur Patchanka, premier album de la Mano dont j'ai rayé le Compact Disc à force de l'user contre le laser de ma platine.
Car oui j'avais une platine. J'avais même une table de mixage grâce à laquelle je faisais des mixtapes hallucinantes de talent et d'audace. Je possédais aussi un equalizer Marantz de toute beauté. Je n'ai jamais su le régler, mais je trouvais qu'il avait de la gueule la nuit, quand ses niveaux verts modulaient.
J'étais un fan de la Mano et je connaissais la totalité des paroles de Patchanka. Il était donc tout à fait normal que je nomme ce modèle si mignon, avec son si joli nœud qui habille le pied comme nul autre. Le Patchanka, derrière son apparente mignonneté, cache un caractère affirmé, trempé dans l'encrier de la sororité.
Maintenant que vous avez pleinement conscience du plein potentiel de ce modèle merveilleux, je vous invite à vous l'offrir ou bien à l'offrir à la personne que vous aimez le plus au monde afin de faire de sa vie un conte de fée perpétuel.
REMPLISSEZ VOTRE COEUR DE JOIE ET DE CE QUI SUIT, MES AMIES.